Transit. Passage.

"Passage" est un voyage. Celui du mouvement perpétuel de la vie et du monde par extension, inspiré d'une citation apocryphe d'Antoine Lavoisier, "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme" . C'est la traversée de l'humain dans cet espace temps. C'est le passage dans cette transformation et vers l'oubli.

Reste alors l’attente d’un hypothétique instant à venir, (im)prévisible, ou l’illusion d’une répétition d’un passé proche ou lointain, irrémédiablement révolu.
Et malgré la capture précise grâce à la technologie, le souvenir devient flou et finira par disparaître. Bien que gravé sur le papier, dans la pierre ou dans le marbre, il perd de sa véracité une fois soustrait de son contexte.

SERIE FRENESIES LUMINEUSES – BERLIN

La nuit, les lumières, les reflets, les ambiances sont brouillées. Le mouvement des transports amplifient l'effet. L’énergie vitale est palpable via les artefacts produits par l’homme, que ce dernier apparaisse ou pas dans l’image. Les rares silhouettes visibles sont souvent éloignées, de petites taille, déambulent, voyagent et font face à l’immensité des éléments et du temps.

SERIE IMPRESSION PASSAGERES - 747

Et tandis que l’Homme s’acharne à fixer, légiférer, cloisonner, contrôler, force est de constater que le temps et ses propres créations finissent par lui échapper à l'égal de ce dernier vol à bord du dernier boeing 747 entre Paris et Rio de Janeiro. La traversée conscientise l'impossible retour en arrière et l'incontournable avancée.
Le medium photographique souligne le paradoxe de l'immortalité, et facilite la lecture du vide rempli par le souvenir devenu (in)discernable. L’éphémère instant déjà absent depuis le moment même de sa capture. Une illusion.

SERIE IMPRESSIONS PASSAGERES – LE BELEM

Cette dernière série se transforme dans son expression en passant de la figuration à l’abstraction.
La partie figurative confronte l’époque du Bélem avec celle des lieux traversés.
Le voyage à bord du Bélem est perturbant. C’est un bond dans le passé de vivre à son bord, et surtout la nuit, loin de la pollution lumineuse, le passager perd son système de référence. Il le reprend lorsqu’il arrive à quai, au milieu des paquebots ou containers. C’est l’arrivée au port et 130 ans plus tard.

SERIE TRANSITIONS E-COLOGIQUES. DIGRESSIONS

La colorimétrie agit ici comme métaphore des interventions humaines sur l’environnement, et des métamorphoses qui en découlent.

L’artiste veille à préserver une dimension esthétisante — non par simple confort visuel, mais parce qu’elle reflète cette propension humaine à trouver beau son environnement immédiat, surtout dans ses souvenirs de mélancolie heureuse. L’homme s’adapte : c’est sa caractéristique. Un belle luminosité matinale hier, un superbe coucher de soleil brumeux aujourd’hui, et pourquoi pas un extra-ordinaire ciel vert d’eau demain? À supposer qu’il soit encore visible.